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Ceci est un bloc de débogage

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Urbanités du 03.03: le compte-rendu

La couleur est-elle cosmétique ou structurante?

De nouveaux exemples qui osent la couleur en ville de Lausanne posent la question d’une réflexion de la couleur dans l’ensemble de la ville. Lausanne va-t-elle se doter de couleurs au gré des envies et expériences des architectes? Existe-t-il un mode d’emploi de la couleur dans l’environnement urbain? Quelles sont les contributions de nos artistes? Comment l’architecte appréhende-t-il la couleur? Quels moyens se donnent nos autorités pour maîtriser la couleur dans la ville ? De nombreux exemples démontrent que la couleur est un élément capable de structurer l’espace et d’enrichir notre environnement. "La couleur est la fille de la lumière" B. Taut.

Anne Peverelli choisit de présenter son parcours quotidien en couleurs. La série de photographies qu’elle présente met en avant l’importance du support et l’effet de la lumière. Même si les couleurs sont multiples sur cet itinéraire lausannois, elles forment, ensemble, un camaïeu. Il est rare qu’un ton se distingue fortement des autres. Pour Anne Peverelli, il n’existe pas de théorie absolue sur la couleur; c’est une question de goût personnel, d’époque de réalisation, etc. Au fil des années, la proximité avec les couleurs et leur mélange lui a permis de développer une intuition quant à l’effet que peut avoir une teinte - c’est même devenu une passion. Forte de son expérience, la couleur ne lui fait pas «peur» et ses connaissances lui permettent collaborer avec des architectes pour le choix des teintes dans leurs projets.

Maria Zurbuchen-Henz présente une série d’exemples colorés de la ville de Zürich. Des projets qui mettent en avant combien la couleur d’un bâtiment peut rayonner sur les façades et espaces avoisinants. Quant aux matériaux, ils peuvent participer à la bonne intégration de bâtiments colorés. C’est le cas par exemple lorsque l’on tempère une couleur criarde en l’associant avec un matériau brut ; ce qui rend l’atmosphère du lieu plus équilibrée. La couleur ne semble alors pas seulement cosmétique mais bien structurante. Outre le contexte bâti, notre sensibilité aux couleurs doit aussi entrer en ligne de compte. Nos repères proviennent notamment des couleurs tirées de la nature; un facteur à prendre en considération dans le choix des teintes de nouveaux projets architecturaux. La contribution d’artistes est alors fréquente, reconnaissant mieux l’impact que peut avoir une couleur pour un espace.

Nicole Christe relève que la question des couleurs est délicate. Elle soulève facilement le débat puisqu’elle touche aux goûts personnels. Même si il n’existe pas de mode d’emploi, il est nécessaire de poser un cadre qui définisse une logique dans le choix des teintes. La couleur doit structurer et valoriser l’espace public. Pour Nicole Christie, la couleur choisie doit répondre d’une part au contexte ; d’autre part à un concept. Le projet expérimental du Rôtillon à Lausanne va dans ce sens puisque cette intervention a pu se faire à grande échelle. Elle a ainsi donné une identité propre à ce quartier tout en gardant une continuité avec les bâtiments plus anciens situés au Sud de la parcelle. Le choix de la teinte d’un bâtiment ne s’improvise pas et pour le rendre plus rationnel une marche à suivre basée sur plusieurs critères (contexte, matériau, lumière, vieillissement, style architectural) est utilisée.

Le débat met en avant le mot «harmonie». En effet, même si il n’y a pas de recette magique quant au bon choix des couleurs, la cohabitation avec son contexte semble être l’élément primordial à prendre en considération. Il est alors nécessaire de trouver un bon équilibre; un cadre qui permet de générer des espaces urbains cohérents, sans être pour autant trop restrictif. Puisque les couleurs criardes ne sont que rarement bien accueillies, certains compromis ont aussi été évoqués - notamment l’utilisation de motifs ou de lumières qui permettent aussi d’animer les façades sans pour autant se détacher complètement du contexte bâti. Il est vrai que la tendance aujourd’hui est plutôt aux aplats de couleur ; ils sont apparus avec l’utilisation du crépi, pour remplacer un matériau plus noble. On revient alors à la question du support qui a une influence forte sur l’effet de la couleur et qui semble parfois oublié lors du choix de la teinte.

Alix Martin, étudiante en architecture à l’EPFL